vendredi 5 décembre 2014

Vases Communicants de décembre : Cécile Charpentier, Dans les conférences.

- C'est, chaque premier vendredi du mois, un échange de textes, voire d'images ou de sons, entre deux sites/blogs volontaires, 
idée lancée initialement par Tiers Livre et Scriptopolis. 
 - Ce sont des rendez-vous qui s’opèrent notamment grâce au groupe Facebook dédié, et au blog qui, mensuellement, regroupe tous les participants. 

Après Brigitte Célérier, c'est Angèle Casanova qui, désormais, dresse le carnet de bal.


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Cécile, entre autres, est doctorante. Elle revient d'un colloque Brestois, dans lequel, (elle va me brutaliser pour l'avoir dit, bof, tant pis) elle a largement brillé. L’expérience de la parole en public, dont nous avons parlé, est entré en écho avec une ancienne et courte série de texte que j'ai commis entre 2008 et 2009 : Dans les conférences. Hop : voilà un thème commun. Et si d'aventure, vous souhaitez en savoir plus sur la duchesse Claire de Duras, adressez vous à elle. Hop, donc.

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Dans les conférences,
Texte : Cécile Charpentier-Bonneau

On est épaté par un contre amiral éloquent et délicat, on fait les yeux ronds, on s’extasie silencieusement sur des cartes de marine que l’on ne comprend pas.

On est sommé d’avoir des références, parfois on se sent aussi sommée de les étaler. Alors on circonvole : sur la lumière du jour, la chaleur de la tasse dans les mains, l’organisatrice, qui, décidément est charmante, l’œuf à la coque particulièrement réussi le matin… Et  si par malheur, on  se retrouve à court, et bien on interroge sur la Bretagne et son histoire.

On fait de son mieux pour tout entendre avec une attention égale et soutenue et puis on est distrait par une ombre qui passe sur le mur, l’écriture de sa voisine.

On observe des échanges de regard qui voudraient en dire long, on se sent un peu observée aussi.

On est nourri de dîners raffinés, on veut être élégant et de bonne compagnie, et parfois on laisse tomber sa fourchette  avec fracas. Puis on regarde mi-honteux mi-malicieux si l’on n’a pas aspergé les costumes chics de ses voisins.

On mesure l’intérêt de l’auditoire au nombre de têtes penchées sur leurs papiers.  Puis, on finit par ne plus entendre que la musique des mines chatouillant les feuilles. On se perd dans l’observation de ce petit ballet de mains armées de stylos.

On est attentif aux bas des conférencières, que les bureaux ne cachent pas. Parfois, on les commente.

On se congratule beaucoup en mangeant des petits gâteaux, on se demande si l’on va pouvoir se soustraire au protocole, si le protocole lui-même ne voudrait pas aller se divertir ailleurs. 

2 commentaires:

  1. Belle observation : comment écouter et regarder alentour en même temps - le temps de la circonférence !

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