Elle ne s’en remet pas.
Pas encore tout à fait, de sa
fusion consentie avec son proche environnement. Elle s’en tient le ventre, veut
éprouver sa chair, éprouver les matériaux qui l’entourent, comme ces tours, ces
transparences, cette table support qui lui rappelle qu’elle est là où elle a
choisi d’être.
Au loin l’attend depuis toujours
une galerie noire, à la toiture triangulaire sans fin, recouverte de suie. Un
chalet sans montagne tout autant qu’un tunnel pyramidal, sans grand espoir
d’une sortie.
Aurait-il fallu prendre le temps
de considérer ce point de fuite inexorable de charbon, au loin ? Peut-être
pas, quand on peut être si bien, juste là, en tâtant ses propres cheveux au
travers d’une tour qu’ils transpercent. Une tour à taille humaine qui abolit le
lointain.
Elle n’entrera pas, l’inévitable
ne sera plus guère qu’un choix. Et un refus, en l’occurrence.
Cet aileron, dans son dos, lui
appartient-il encore ? Ou a t-il rejoint déjà l’environnement proche avec
lequel elle s’entremêle ? Et ce tabouret circulaire, est-il une excroissance de
sa colonne vertébrale ?
Elle s’en fiche et voudrait nous
deviner, sur ce seuil qui l’enracine doucement, dans lequel elle se fond avec
lenteur, silhouette gironde et anguleuse, aimante et perdue. Elle se demande
certainement ce qui nous surprend, chez elle.
Illustration : Giovanni Merloni
Texte : François Bonneau
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