Ainsi, cinquante ans après avoir étudié puis abandonné un composite permettant de confiner les déchets nucléaires de notre pays, le département de l'Énergie se retrouva avec un rapport de la Société Américaine pour les essais et les matériaux qui préconisait d'utiliser le Synroc à Yucca Mountain, non pas pour conditionner les déchets - ce que l'Angleterre, l'Australie, le Japon, le Pakistan, la Russie, la Chine et la France sont en train de tester - mais pour construire la pancarte qui servirait de support au message que notre nation veut faire passer à propos d'un problème auquel personne n'a trouvé de vraie solution.
John D'Agata, Yucca Mountain, Zone sensible, 2012
(initialement About a Mountain, W.W.Norton, 2010),
trad. par Sophie Renaut
(initialement About a Mountain, W.W.Norton, 2010),
trad. par Sophie Renaut
C'est un essai, très bien documenté, sur le projet d'implantation du site central étasunien de stockage de déchets nucléaires à Yucca Mountain, montagne poreuse, 140 Km de Las Vegas.
C'est aussi le récit de cette enquête elle-même, et des nombreuses rencontres, (un linguiste, une enseignante en collège, des membres de S.O.S suicide... si si, dans le déroulement, tout cela fait sens) autour du site en question et dans la ville-casino, là où l'auteur vient aider sa mère à emménager, avant de décider de rester quelques temps.
Mais c'est aussi une reconstitution d'évènements divers, donc d'interprétations plus ou moins libres.
Le tout cohabite avec grâce. Si : ça se parcourt comme un roman. On s’atterre régulièrement parce que la situation décrite se révèle ahurissante, on grappille son lot d'anecdotes, on secoue la tête et on tourne les pages - très vite. Gros coup de cœur, donc. Et mention spéciale pour les passages sur "comment créer un panneau encore compréhensible dans 10000 ans -durée supposée de la demi-vie des déchets- pour inciter les éventuels promeneurs à ne pas s'attarder là ?"
Bref, de l'ambitieux.
Fabrice Colin nous en cause, aussi.
C'est aussi le récit de cette enquête elle-même, et des nombreuses rencontres, (un linguiste, une enseignante en collège, des membres de S.O.S suicide... si si, dans le déroulement, tout cela fait sens) autour du site en question et dans la ville-casino, là où l'auteur vient aider sa mère à emménager, avant de décider de rester quelques temps.
Mais c'est aussi une reconstitution d'évènements divers, donc d'interprétations plus ou moins libres.
Le tout cohabite avec grâce. Si : ça se parcourt comme un roman. On s’atterre régulièrement parce que la situation décrite se révèle ahurissante, on grappille son lot d'anecdotes, on secoue la tête et on tourne les pages - très vite. Gros coup de cœur, donc. Et mention spéciale pour les passages sur "comment créer un panneau encore compréhensible dans 10000 ans -durée supposée de la demi-vie des déchets- pour inciter les éventuels promeneurs à ne pas s'attarder là ?"
Bref, de l'ambitieux.
Fabrice Colin nous en cause, aussi.
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