mercredi 18 juillet 2012

Le Condottière, Georges Perec


    
     "Ce sera un étroit passage, des couloirs suintants, des escaliers, des échelles de fer, tout un chemin souterrain, s'étalant sur des kilomètres, un dédale de galeries noires, un enchevêtrement de tailles abandonnées, toute une marche hasardeuse, aux innombrables détours, que guideront des signes minuscules, et qui conduira, par delà les mines et les carrières, à la réalité transfigurée d'une clairière en plein bois, à la présence merveilleuse d'une nuit mouillée de pluie, à la découverte intense et irradiée du ciel."


Georges Perec, Le Condottière, Seuil, Mars 2012 - écrit entre 1957 et 1960.




     Dès ce "premier roman abouti" (puis perdu), la musique de Perec : incises, rajouts, escalades et débordements, grand plaisir donc, au delà de rares paragraphes un brin fastidieux. Outre l'évènement éditorial (le manuscrit retrouvé, et son lot d'exégèses) (préface agréable de Claude Burgelin), on trouve grandement à puiser, chez Gaspard Winckler, faussaire meurtrier et virtuose, que l'on aura plaisir à retrouver sous d'autres formes, dans W ou le souvenir d'enfance et La vie mode d'emploi
On y croit deviner Perec, qui prend un malin plaisir à nous égarer, et un supplément de sens sur son œuvre à venir, qui joue du miroir pour que l'on se croie plus malin qu'elle. Reste un très bon moment.

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