vendredi 1 juin 2012

Quoique - Vase Communicant avec Christophe Sanchez

Vases Communicants : c'est chaque premier vendredi du mois. C'est un échange de textes, voire pourquoi pas d'image ou de son, entre deux sites/blogs volontaires. Idée lancée initialement par Tiers Livre  et Scriptopolis.
Les rendez-vous s’opèrent notamment grâce au groupe facebook des vases communicants, 
dont Brigitte Célérier est l'âme. Elle administre aussi le blog qui, mensuellement, regroupe tous les participants. (Merci à elle !). (Page précieuse pour ne manquer aucune rencontre vasèsque.)

Ce mois-ci, j'accueille donc sur L'Irrégulier Christophe Sanchez, du site fut-il.net, pour un échange autour de la photo de Serguei Supinsky (afp).

Ma participation, avec la même image pour base, est lisible ICI, chez lui. 



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Quoique #VasesCommunicants


(crédits photo  AFP / Sergei Supinsky)


- Ne te renfrogne pas, ne fais pas la moue, pauvre baltringue.
Ce n’est pas ta peau en carton patte qu’on veut.

Quoique. On en ferait bien des rouleaux de printemps arabe.

C’est nos oripeaux, seule couche avant la mort, que l’on veut sauver.

- Ne hausse pas le menton comme ça, ne fais pas le malin, grand manipulateur.
Ce n’est pas ton renfrognement hautain qui nous excède.

Quoique. On te ferait bien bouffer ton arrogance assaisonnée à l’insurgé.

C’est de nos fiertés dont il s’agit, de nos futures délivrances à culbuter.

- Ne plie pas, non pas de suite, ne fais pas le lâche, bâche d’abord, mâche notre révolte, sale saigneur.
Ce n’est pas ta puissance ou ton argent que l’on lance en épouvantail à la vendetta.

Quoique. On te planterait bien au milieu d’un champ de blé sec, pain dur et eau croupie.

C’est du souffre qui grouille dans ton pantin. L’allumette n’en peut plus de frôler le grattoir.

- Ne te cache pas, ne fais pas l’autruche, grand menteur au tarin enflé.
Ce n’est pas ta stature, ta suffisance, ton pouvoir qui nous font battre pavé.

Quoique. On passerait bien au tamis tes pâtés de tyrannie pour glisser ton cou au plus fin des maillages.

C’est la rue qui te hurle et veut te piquer ton nez entre ses trottoirs,  gros clown dégingandé.

- Ne nous pousse pas plus loin, ne réprime plus nos rêves, solitaire dictateur.
Ce n’est pas toi qui nous révoltes, nous démontes ou nous sors de nos gonds.

Quoique. On t’engoncerait bien dans ton palais, serré dans tes dorures en poignards acérés.

C’est de l’oppression sous nos masques qui nous ronge dans le dedans du dedans.


- Tu vois. Tu ne comprends rien.

Christophe Sanchez

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