Revoilà vendredi. C'est le premier de décembre :
comme chaque mois, il est temps de contribuer aux désormais traditionnels Vases Communicants.
- C'est, chaque premier vendredi du mois, un échange de textes, voire d'images ou de sons, entre deux sites/blogs volontaires.
- Ce sont des rendez-vous qui s’opèrent notamment grâce au groupe Facebook dédié,
Après Brigitte Célérier, puis Angèle Casanova, c'est désormais Marie-Noëlle Bertrand qui dresse, (merci !), le carnet de bal.
Accueil enthousiaste, ce mois-ci, d'Hélène Verdier, autour d'un échange aussi photographique que voyageur. On flânera volontiers sur son blog Simultanées, énigmatique et beau.
Flottaisons
Texte : Hélène Verdier
Photo : François Bonneau
Je,
Marchais sur la plage sans front avançant aux limites extrêmes de l’eau du sable du ciel suivant les découpures qui faisaient partition des trois et de criques et de caps tout au milieu du rien la ligne droite semblait impossible
Et
j’avançais, ne cherchant ni l’au-delà de mer ni d’arrière-pays ni parole ni pensée tout semblait en suspens
hors les sons les odeurs en micro-particules et un rayonnement de chaud
dont je ne savais les préfigurations : accablement du jour ou fraicheur
de la nuit je me souvins des rives du long fleuve
Niger
Un voile jaune
couvrait la terre et ma mémoire qui ne trouvait pas d’au-delà j’étais
en flottaison : sable sur des laissées de mer dans la vacance extrême
sécrétée par le lieu mon corps s’abandonnait à l’étrange coïncidence
d’avec lui-même
Alors
Je songeai au
collectionneur
de sable
aux flacons
transparents
sur l’appui
de fenêtre
sables venus
d’ailleurs
innommés
— toutes les langues
du monde
d’avant
séparation —
Et puis le vent
la chute
la fenêtre béante
sabliers de
verre brisés
couleurs
en mélange
ineffable
— tous les sables
du monde
Marchais sur la plage sans front avançant aux limites extrêmes de l’eau du sable du ciel suivant les découpures qui faisaient partition des trois et de criques et de caps tout au milieu du rien la ligne droite semblait impossible
Et
Je songeai au
collectionneur
de sable
aux flacons
transparents
sur l’appui
de fenêtre
sables venus
d’ailleurs
innommés
— toutes les langues
du monde
d’avant
séparation —
Et puis le vent
la fenêtre béante
sabliers de
verre brisés
couleurs
en mélange
ineffable
— tous les sables
du monde
Traces de pas ou de lettres dans le sable, la marée est une gomme arabique.
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