Pour ces derniers Vases Communicants de l'année, voici la seconde apparition d'Amel Zmerli sur ce blog. Ses encres en échange de mes photos, il n'en fallait pas plus pour qu'apparaissent deux textes.
Le blog d'Amel est à explorer : ses encres démentielles voisinent les terrains de la critique, des arts en général...
Et pour les découvreurs des Vases Communicants :
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C'est, chaque premier vendredi du mois, un échange de textes, voire
d'images ou de sons, entre deux sites/blogs volontaires, idée lancée
initialement par Tiers Livre et Scriptopolis. - Ce sont des rendez-vous qui s’opèrent notamment grâce au groupe Facebook des vases communicants, dont Brigitte Célérier est l'âme. Alors merci. (Elle administre aussi le blog qui, mensuellement, regroupe tous les participants. ) Merci aussi à Pierre Ménard qui scoop-it les échanges.
Texte : Amel Zmerli
Photo : François Bonneau
Un homme est assis sur l’inconfort des
jours, il semble avoir pris racine sur la rambarde qui protège un arbre
adolescent aux feuilles pourtant d’un vert dur. Il se tient miraculeusement
dans un déséquilibre, à plus d’un mètre du sol. C’est haut un mètre pour celui
qui n’a plus l’usage de ses deux jambes. C’est très haut quand c’est tout les
corps qui est immobilisé à l’intérieur d’une pellicule de cellophane. Et sa
bouche et ses yeux et ses bras et ses jambes ne sont que mêmes. Peut-être
espère-t-il qu’il lui poussera une deuxième jambe puis une troisième ; et
pourquoi pas cinq ou dix.
C’est long une journée enfermé dans le seul
vacarme de ses propres organes. C’est long une journée enfermé dans plusieurs mètres de silence.
Un homme est assis sur une rambarde vigile.
Gardien par défaut d’un arbre d’un vert adolescent. Il est assis dans
l’inconfort de sa posture qui à tout instant pourrait le faire tomber. Mais de
cette chute, il se moque certainement. Puisqu’il est engoncé dans plusieurs
mètres de feuilles de cellophane.
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