dimanche 16 décembre 2012

Black Hole - Charles Burns



 Une petite ville étasunienne, années 1970. Ils sont jeunes, parfois beaux, sexualisés, plutôt torturés, vaguement camés, adolescents. Survient "la crève" ("the bug" en V.O), maladie sexuellement transmissible qui entraine chez les contaminés des mutations inquiétantes. Au choix, une seconde bouche sur le cou, une queue en bas du dos, une peau entière qui se détache lors de mues encombrantes... Certains se terrent dans la forêt, d'autres dans leur quotidien.

Vision métaphorique d'un âge forcément ingrat ? On répondra évidemment, et pas que. 
Ce trou noir préadulte, onirique, tout en contraste (un noir et blanc qui épargne peu de détails, une mise en page spectaculaire et incroyablement cohérente avec son propos, voir (mauvaises) photos ci-contre) provoque sa fascination sans trop se presser.

On y croisera donc des exclus chez les parias, des papiers gras sur le sol, des anatomies hors-normes, un désespoir esthétisé, des plages et des branches, des invitations vénéneuses, on se dira qu'on s'en est sorti, qu'on voudrait bien y retourner, que Charles Burns nous a bien eus.


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