lundi 20 août 2012

Marien Tillet : Après ce sera toi

Vous êtes chez vous, 3 heures du matin, vous vous réveillez, les stores sont tirés, il fait totalement noir. Dans le petit espace-temps du réveil, pendant lequel les émotions se mettent en place dans notre cerveau, votre couette vous frotte le mollet...
Eh bien, 72% des gens imaginent qu'un insecte, une araignée ou un serpent, vient de leur courir le long de la jambe. 9% des gens pensent qu'une mains étrangère vient de les toucher.
Même contexte, autre exemple : vous êtes chez vous, trois heures du matin, etc. Vous entendez un bruit dans la pièce d'à côté.
Pour 81% des gens, un cambrioleur s'est introduit chez eux.
Et si le bruit est caractéristique, vous savez, du plic-ploc que font les radiateurs à bain d'huile, eh bien jusqu'à 4% des gens imaginent qu'une noyée déambule dans leur salon. 
C'est bien pour ça qu'il est toujours intéressant d'avoir un animal domestique chez soi, par exemple un chat : parce que quand il y a un bruit : c'est le chat !
Le problème c'est quand il y a un bruit dans la pièce d'à côté mais que votre chat est tranquillement en train de ronronner sur vos genoux.


La lecture d'Après ce sera toi est peut-être à prendre comme un plan B : ce texte (excellent) donne sa pleine mesure sur scène, lors de ce qui commence comme une conférence, pour passer au théâtre musical (avec auto-accompagnement d'un violon samplé quasi-bruitiste ), au conte à frisson... On y plaisante avec sérieux sur les statistiques liées à la peur, on y trouve un mystérieux journal, on y fait un voyage en Irlande, on y assemble les pièces éparses de l'intrigue-puzzle. C'est intelligent et prenant. On nous y distille avec habileté, à nous qui acceptons sans sourciller de nous prendre au jeu, une frousse récréative qui, pourquoi pas, nous réconcilie avec la peur.
Découvert sous le chapiteau du Festival du Nombril 2012, à Pougne-Hérisson
Spectacle produit par la Compagnie du Cercle


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