Voilà le principe des Vases Communicants ( C'est, chaque premier vendredi du mois, un échange de textes,
voire d'images ou de sons, entre deux sites/blogs volontaires.
Ce sont des rendez-vous qui s’opèrent
notamment grâce au groupe Facebook dédié,et au blog qui,
mensuellement, regroupe tous les échanges.)- Grand merci à Marie-Noëlle Bertrand qui centralise les opérations et produit les recensions.
Quand les
roses jaillissent au milieu des pierres
Texte et photo : Sylvie Pollastri
Il y a comme une nostalgie douce à s’arrêter au milieu de
l’éphémère, ce jardin comme un murmure, ce jardin comme une évanescence perlée
de rosée. Doux plaisir tranquille au cœur de sa fraîcheur fragile. Mais
présente. Au point de vouloir s’y perdre. Lentement.
Pas lents qui serpentent de-ci, de-là, frôlant les
agapanthes mêlées aux longues graminées avec, au loin, les roses. Pas qui
s’égarent dans le foisonnement des formes. Les heures alors ralentissent. Les
gestes osent l’impensable en ces temps tendus et gris, caresser des pétales,
suivre la forme d’une feuille, toucher le velours d’une oreille d’ours,
s’attarder sur la chaleur parfumée des pétales d’un pavot, plonger dans les
roses délavés, resurgir auprès d’une aubépine.
Jardin des délices où, enfin, le merveilleux retrouvé de la
vie s’étale, s’égaie, s’ébat, se donne à pleines mains sans chercher à
rassasier les yeux. Jardin de jeux, où les griffons peuvent enfin jouer au
milieu des vignes éternelles annonciatrices de fruits sucrés dans lesquels
mordre avec ivresse. Jardin libre de pudeurs et d’interdits, mais qui enseigne
la mesure, la musique, le rythme toujours renouvelé de nos vies éperdues.
Jardin de pierres où je lis ma mémoire et pénètre en pensée
pour rejoindre ce petit coin de bonheur où faire dormir mon âme
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