jeudi 1 mai 2014
Courir
Courir ; un talon dépasse l'autre. Et l'autre renchérit.
Et l'on avance, simplicité.
On découvre des muscles oubliés,
Des organes internes qui se changent en oursins,
Et l'air que l'on transperce : l'oxygène est compact.
Vient l'inconscience, alors.
Puis la lucidité, que l'on combat toujours :
Dans dix pas, je m'arrêterai. Oh, non, dans vingt-cinq. cinq cent.
Je m'arrêterai à l'arbre, là bas. Oh non, à la grange, derrière, au loin.
On court après soi, évidemment, après soi qui nous nargue, loin devant.
Et qu'on va rattraper.
Je ne perds rien pour attendre, autre moi qui me nargue.
Celui qui peut mieux faire.
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